
En l’espace de trois ans, la hausse atteint même 56,1 %. Illustration. (Eliasfalla / Pixabay)
Si l’inflation globale sur les produits alimentaires s’est apaisée entre 2024 et 2025, le café, lui, poursuit une trajectoire ascendante. Selon des données révélées par France Info ce mercredi 8 octobre 2025, le prix d’un même café moulu de marque nationale a bondi de 37,3 % en un an, passant de 7,71 euros à 10,59 euros entre août 2024 et août 2025.
Des difficultés chez les pays producteurs
En trois ans, la hausse atteint même 56,1 %, quasiment un record pour un produit du quotidien. Cette envolée s’inscrit dans un contexte où les effets de trois années de tensions économiques se font ressentir. Le coût total d’un même panier de référence a grimpé de 107,35 euros en 2022 à 126,73 euros en 2025 selon le cabinet NielsenIQ.
Parmi les raisons qui expliquent cette flambée du prix du café, on retrouve les mauvaises conditions météo au Brésil, premier producteur mondial, comme l’explique Emmanuel Cannes, expert inflation et prix chez NielsenIQ. Celles-ci ont lourdement pesé sur les récoltes entre alternance de pluies intenses et de vagues de chaleur liées au phénomène El Niño, pertes agricoles et retards logistiques à répétition, précise de son côté RMC Conso . Le Vietnam, deuxième producteur, a quant à lui subi une sécheresse prolongée, aggravant la pénurie.
Des cours en forte hausse
Ces aléas, associés à des tensions politiques en Colombie et au Pérou, ont perturbé les exportations et fait grimper les cours. Résultat : la tonne de Robusta, variété prisée pour sa robustesse et son goût corsé, s’échangeait récemment autour de 4.500 dollars, soit 2.500 de plus que la moyenne de ces dix dernières années. « Depuis quelques années on assiste à un mouvement ascensionnel continu » , résume Thierry Pouch, économiste aux Chambres d’agriculture. Selon lui, le réchauffement climatique rendra ces épisodes extrêmes de plus en plus fréquents.
Néanmoins, les experts envisagent un léger répit à court terme. « Les perspectives sont plutôt bonnes pour la nouvelle récolte 2025 » , indique Emmanuel Cannes. Il estime qu’une amélioration des conditions météo au Brésil pourrait stabiliser la production. Mais l’équilibre reste fragile : la demande mondiale ne faiblit pas, et les mécanismes spéculatifs sur les marchés risquent d’annuler les effets d’une récolte plus abondante. Même si les prix des matières premières reculent légèrement, la tasse de café matinale ne devrait pas redevenir bon marché de sitôt.